La période de confinement que nous traversons nous bouscule tous brutalement.
Une fois les étapes de déni, de colère et de tristesse passées, dépêchons nous de rebondir et de vivre le étapes d’acceptation puis de sérénité ! Nous serons alors en mesure de gérer l’incertitude qui nous entoure et qui fait finalement partie de la vie. Une épreuve donc qui peut nous permettre d’avancer plus solidement à l’avenir.
Elle bouscule nos habitudes de travail
Pour la plupart d’entre nous, nous passons plus de temps avec nos collègues au bureau qu’avec notre famille, nos amis.
En l’espace de 24 heures, il nous a été demandé de rester à la maison. Nous avons donc perdu certains repères quotidiens, nos habitudes de trajet, le partage du café avec nos collègues, les réunions physiques, cette vie quotidienne ensemble.
Elle bouscule nos habitudes personnelles
Le rôle tenu à la maison est parfois différent de celui tenu au bureau. Un chef de famille n’est pas nécessairement un chef d’équipe et inversement.
Comment sauter dans chacune de ces tenues en passant de l’espace dédié au télétravail à la vie de famille?
Nous passons plus de temps avec nos enfants, pour leur apprendre les leçons, pour leur expliquer la situation, les aérer et les faire jouer. Nous devons apprendre en même temps à vivre avec notre conjoint avec plus ou moins d’aisance 🙂
Elle bouscule nos habitudes sociales
Quand les chiens sont en balades, les saluts de la tête sont fréquents. Nous prenons du plaisir à échanger avec nos voisins par dessus une haies ou chacun sur son trottoir. Cette proximité humaine et simple prend naturellement sa place. Pour se dire quoi ? La plupart du temps des choses banales, que nous avons entendu ou débattu à la maison. Mais à la différence que ce lien est physique non virtuel.
Toutes ces habitudes bousculées vont nous contraindre à en adopter de nouvelles.
La distanciation sociale – même si les liens sont maintenus virtuellement – va nous imposer face à nous même de choisir, de nous structurer.
Accepter le calme, le silence
Certains urbains habitués à l’agitation ont pu entendre le chant des oiseaux, le souffle du vent. Ne plus froncer les sourcils a cause du bruit des scooters, des éboueurs qui font leur job, des touristes qui n’avancent pas assez vite, des livreurs qui claquant les portes, des trottoires pas suffisamment larges pour avancer sans devoir se pousser.
Nous avons aujourd’hui la chance d’être enveloppes de calme. Enfin. Ce calme qui nous fait tant défaut et qui nous apaise si nous l’accueillons comme un cadeau.
Le calme nous impose de ralentir beaucoup de choses… nos pas, notre débit de parole, nos mouvements, notre réflexion, nos actions même peut-être.
Et alors nous avons la chance de vivre dans un univers plus feutré, plus veloute, qui peut-être d’une extrême douceur si nous l’acceptons. Sachons donc profiter de cette période – qui va prendre fin – pour vivre avec ce silence et ce calme que nous cherchons en vacances, en weekend pour prendre le temps.
Prenons le temps en silence d’écrire, de lire, de regarder la nature.
Accepter de ne pas savoir
Depuis toujours nous voulons maîtrisons, connaître, mesurer, calculer, prédire, savoir. Dans cette situation il va falloir au contraire danser avec l’incertitude. L’incertitude du carnet de commandes, l’incertitude de l’état de santé (le vôtre et celui de votre entourage), l’incertitude d’une date de fin de confinement, l’incertitude des vacances d’été, l’incertitude de la connexion Wifi.
Tout l’inverse de ce que nous apprenons en Occident depuis des millénaires. Nous allons devoir -par contrainte- vivre chaque jour, chaque instant. Nous allons devoir vivre et ressentir l’impermanence : c’est ainsi, mais demain ou tout à l’heure cela peut changer, se renverser.
Seuls les plus adaptables trouveront un certain jeu et un certain bénéfice dans cet exercice, qui peut se transformer en philosophie de vie. Car in fine nous prendrons conscience que nous ne savons pas grand chose, même s’il est rassurant de le prétendre.
Future is bright!
Ne nous laissons pas voguer au gré des informations anxiogènes, des amis d’amis de copains qui ont des scoops, des donneurs de leçons. L’exercice délicat mais salvateur en cette période va résider dans le fait de rester ancré solidement à nos racines, nos valeurs, nos fondamentaux qui font de nous des êtres humains solides et fiables. Tout en gardant un esprit agile, attentif, adaptable… Des racines et des ailes.
Charlotte Vitoux
Directrice Générale / Executive Coach HEC